En faisant la liste des dictateurs pour ce triste top, nous nous sommes aperçus que les dictateurs mégalomanes « à l'ancienne » se faisaient rares. Mais cela ne signifie pas pour autant que la démocratie se porte mieux dans le monde. En 2011, le classement de l'indice de démocratie conçu par The Economist plaçait 52 pays dans la catégorie « régime autoritaire ». Par eux, cinq ont été retenus pourr le culte de leur personnalité, leur habilité politique à maintenir leurs régimes et aussi certaines actions délirantes. Enjoy !
N°5 : Kim Jong-Un, l'héritier (Corée du Nord)
Fils chouchou de son père et prédécesseur Kim Jong-Il, Kim Jong-Un s'est vu attribué le titre de chef suprême de la Corée du Nord. Comme toujours, la délirante hagiographie nord-coréenne donne un caractère exceptionnel, prophétique et sacré à tout ce qui concerne ses dirigeants dès leur venue au monde. Il semblerait que Kim Jong-Un soit né en 1983. Problème : cela ne colle pas avec les naissances de son grand-père Kim Il-Sung et la paternel Kim Jong-Il respectivement nés en 1912 et 1942 (cette date est également suspecte quant à sa véracité). Le chef de la révolution communiste nord-coréenne gagnerait un an de plus, pour perpétuer le mythe.
Le fabuleux destin de Kim Jong-Un continue puisqu'il se révèle être un prodige de la stratégie militaire digne de César, Alexandre Le Grand et Napoléon. Si l'on en croit un documentaire de propagande à tendance ultra-mégalo diffusé sur la télévision d'Etat à l'occasion de l'anniversaire du chef suprême, Kim Jong-Il surnommait même son fils « le génie des génies en sciences militaires. » En toute modestie, bien entendu ! Quoi de plus normal après avoir écrit une thèse sur la stratégie militaire à 16 ans ?
Le fabuleux destin de Kim Jong-Un continue puisqu'il se révèle être un prodige de la stratégie militaire digne de César, Alexandre Le Grand et Napoléon. Si l'on en croit un documentaire de propagande à tendance ultra-mégalo diffusé sur la télévision d'Etat à l'occasion de l'anniversaire du chef suprême, Kim Jong-Il surnommait même son fils « le génie des génies en sciences militaires. » En toute modestie, bien entendu ! Quoi de plus normal après avoir écrit une thèse sur la stratégie militaire à 16 ans ?
N°4 : Gourbangouly Berdymoukhamedov, le golden boy (Turkménistan)
Si Saparmourad Niazov était vivant, il aurait pu être à la première place de ce classement mais son successeur ne démérite pas. En effet, alors que Niazov, dirigeant communiste du Turkménistan de 1991 à 2006, s'était fait ériger une statue en or fin de 12 mètres de haut, Berdymoukhamedov en accédant à la tête du pays, va logiquement déplacer l'immonde édifice, qui tournait en même temps que le soleil... Pour la remplacer par la sienne ! Alors que l'arrivée de Gourbangouly Berdymoukhamedov promettait un régime plus démocratique avec l'ouverture d'élections. Grosse déception, puisque les résultats de la présidentielle de 2012 l'ont réélu à 97%.
Un hommage a été rendu au père du Président turkmène dans un musée et donne son nom à une unité militaire pour le remercier d'avoir engendré un enfant « fidèle à son pays ». Pour fêter ses 50 ans, Berdymoukhamedov s'est offert un collier d'un kilo d'or et de diamants.
Un hommage a été rendu au père du Président turkmène dans un musée et donne son nom à une unité militaire pour le remercier d'avoir engendré un enfant « fidèle à son pays ». Pour fêter ses 50 ans, Berdymoukhamedov s'est offert un collier d'un kilo d'or et de diamants.
N°3 : Yahya Jammeh, le marabout (Gambie)
Lorsque le jeune Yahya Jammeh accède, à 29 ans, au pouvoir en 1994 après un coup d'Etat - sans verser une goutte de sang - beaucoup ne donnent pas cher de sa peau à la tête du gouvernement provisoire qui est mis en place. On doute de ses capacités, on le juge timide. Jammeh va se réveler en 1996, en quittant l'armée pour créer son parti l'APRC (Alliance Patriotique pour la Réorientation et la Construction) en vue des élections présidentielles, qu'il remporte malgré une certaine suspicion sur l'intégrité du scrutin. Le 18 octobre 2001, il est réélu dès le premier tour avec 53% des voix. Mais c'est en 2002 que le tournant est décisif. Le président gambien fait voter un amendement constitutionnel qui ne limite pas le nombre de mandats présidentiels. La presse est de plus en plus muselée, l'assassinat (non élucidé) d'un journaliste est plus que louche. Lors des différentes élections, il n'hésite pas à menacer de représailles les habitants des régions où son parti ne serait pas gagnant. Yahya Jammeh construit son personnage. Il porte de magnifiques boubous africains, un sceptre ou à l'occasion un chapelet. Mélange entre chef traditionnel, musulman ascète et marabout-guérisseur. Jammeh se revendique comme un spécialiste de la médecine africaine essentiellement faite à base de plantes. Il assure qu'il a trouvé un moyen de soigner l'asthme, le sida et l'hypertension. On n'en attendait pas moins de Son Excellence Cheikh Professeur El Hadj Docteur Yahya A.J.J. Jammeh, titre qu'il affectionne tout particulièrement.
N°2 : Ali Bongo : tel père, tel fils (Gabon)
« Nous croyions, en vous plaçant à la tête du Gabon que vous garantiriez les intérêts de la France, que vous poursuivriez l’œuvre entamée par votre père, Omar Bongo Ondimba. Hélas, le constat est décevant. Au plan intérieur, la paix si chère à votre prédécesseur est sérieusement menacée. Aux plans régional et continental, le Gabon a perdu sa place de leader. La France perd dangereusement sa position au Gabon et nous n’avons jamais cessé d’attirer votre attention là-dessus. La France, en dépit des changements intervenus en mai dernier, reste la France. Elle dispose toujours des mêmes leviers qui ont permis votre accession au pouvoir. Elle ne saurait donc accepter d’être continuellement humiliée, parce que c’est la France. Les socialistes ne parlent pas beaucoup, mais ils sont très dangereux. Essayez de renouer les fils du contact avec eux, car, sans l’aval de la France, vous ne pourrez rien entreprendre de sérieux aux plans économique et diplomatique. Vous m’avez fait part de la récente acquisition d’importants biens immobiliers ici au Qatar, cela est très gênant surtout lorsque votre directeur de cabinet et vous-même le faites de manière simultanée. Si c’est comme vous le dites, pour des raisons de sécurité en cas de troubles, votre meilleure sécurité est assurée au Gabon et nulle part ailleurs. Cherchez donc à vous faire accepter par le peuple gabonais » - Propos fantasmés de Nicolas Sarkozy à Ali Bongo par l'hebdomadaire gabonais Échos du Nord qui avait révélé des conversations téléphoniques entre les deux hommes.
And the winner is... Robert Mugabe, le diplômé de violence (Zimbabwe)
Il aurait pu être Nelson Mandela. Au lieu de ça, Robert Mugabe se retrouve à la place qu'aurait dû occuper Kadhafi. Il est considéré comme un héros de la lutte pour l'indépendance du Zimbabwe dans les années 70, après avoir été emprisonné sans procès. En 1980, l'indépendance de l'ex-Rhodésie du Sud est proclamée. Un an plus tard, il devient Premier ministre. Mugabe fusionnera son parti avec l'opposition. Le Zimbabwe se trouve avec un seul parti politique. Il abolit alors la fonction de Premier ministre et devient Président. L'homme qui se qualifie de « diplômé de violence » (les 20 000 partisans tués de l'opposition en 1983 l'attestent) et qui ne cache pas la torture pratiquée dans son pays, va pouvoir accomplir ses desseins marxistes. Manque de chance, le régime communiste s'écroule.
Mugabe continuera l'exercice du pouvoir en remportant chaque élection avec des résultats toujours contestés. Mais qu'importe, il s'accroche. En 2008, alors qu'il est très menacé dans la lutte à la présidence, Morgan Tsvangarai l'emporte de près de 110 000 voix au premier tour. Son parti, le MDC conteste le résultat et déclare avoir gagné dès le premier tour. Le risque de représailles violentes et meurtrières parmi les sympathisants de Tsvangarai est trop grand si le deuxième tour a lieu. Il se retire de la course aux présidentielles. Mugabe l'emporte avec un peu plus de 90% des voix. C'est presque autant que le pic du taux de chômage du Zimbabwe, qui a atteint 94% en 2009. La même année, le dictateur zimbabwéen s'offrait une villa, à Hong-Kong, pour 4 millions de livres.
Mugabe continuera l'exercice du pouvoir en remportant chaque élection avec des résultats toujours contestés. Mais qu'importe, il s'accroche. En 2008, alors qu'il est très menacé dans la lutte à la présidence, Morgan Tsvangarai l'emporte de près de 110 000 voix au premier tour. Son parti, le MDC conteste le résultat et déclare avoir gagné dès le premier tour. Le risque de représailles violentes et meurtrières parmi les sympathisants de Tsvangarai est trop grand si le deuxième tour a lieu. Il se retire de la course aux présidentielles. Mugabe l'emporte avec un peu plus de 90% des voix. C'est presque autant que le pic du taux de chômage du Zimbabwe, qui a atteint 94% en 2009. La même année, le dictateur zimbabwéen s'offrait une villa, à Hong-Kong, pour 4 millions de livres.